- Les organisations syndicales, membres de la Plateforme des Syndicats Nationaux du Personnel des collectivités territoriales de Côte d’Ivoire et de l’Intersyndicale des Agents des collectivités territoriales de Côte d’Ivoire, donnent de la voix et menacent d’entrer en grève les prochains jours.
Lors d’une conférence de Presse qu’ils ont animé le lundi 4 Novembre dernier à la Riviera, les membres de la plateforme des Syndicats réunis en grand nombre, ont ouvertement menacé d’observer un arrêt de travail et d’entrer en grève 12, 13 et 14 novembre 2024. si leurs différentes revendications ne sont pas prises en compte de façon effective.
Face à la Presse, ils ont vivement demandé la résolution de leurs nombreuses revendications portées au ministère de l’Intérieur, où ils déclarent avoir déposé depuis lors, un préavis de grève, « Nous avons déposé un préavis de grève au niveau du Ministère de l’Intérieur après avoir échangé à différents niveaux au Ministère avec le DG de la Décentralisation et du Développement local. Ensuite plusieurs rencontres au cabinet du Ministre ont eu lieu, mais nos démarches n’ont pas abouti. C’est pour cela qu’aujourd’hui, nous avons déposé un préavis de grève. Si vous remarquez, nous avons fait une grève en mars 2024 et aujourd’hui tous les syndicats de tous les bords se sont retrouvés pour lancer un mouvement de grève », a indiqué Liade Gnazebo, SG du SYNAM-CI.
Lors de son intervention, Le Porte-parole du collectif, Alassane Tera, (SG du SYNAPECO-CI et porte-parole de tous les syndicats), a indiqué que la grève est consensuelle et mobilise l’ensemble agents des collectivités de Côte d’Ivoire: « Ce sont 8 syndicats qui militent pour la cause des agents des collectivités de Côte d’Ivoire, tous sont signataires de cette grève. Ce ne sont pas des agents des collectivités qui entrent en grève, mais plutôt les agents. Tous les agents des 201 communes de CI, des 31 régions que compte la CI, des 11 régions que compte la CI. Nous revendiquons près de 26000 membres à travers toute l’étendue du territoire nationale. Ce sont ces 26000 personnes, si rien n’est fait qui vont débrayer les 12, 13 et 14 novembre 2024… », a t-il dit avant d’ajouter qu’ils ne sont pas des partisans farouches de la grève: « Nous ne sommes pas des professionnels de la grève. Les collectivités sont des syndicats assez responsables, nous allons à la grève parce que c’est l’aboutissement. Quand un Syndicat va en négociation, le dernier recours c’est la grève…Nous avons essayé d’aller à la négociation, nous sommes allés d’abord vers notre tutelle. Et nous avons demandé qu’on convoque d’urgence une réunion du comité sectoriel de dialogue social. Tous les participants ont estimé que nos revendications étaient justes, que nos revendications étaient légitimes ».
Le Porte-parole du collectif a déballé leurs différentes revendications: « Nous demandons tout simplement à l’Etat de CI de faire en sorte que les mesures sociales décidées par le Président de la République en 2022 dont bénéficie aujourd’hui les fonctionnaires et agents de l’Etat, que les agents des collectivités qui sont des démembrements de l’Etat de CI puissent être également bénéficiaires. Et nous demandons sous la base de la loi de 2002 portant statut des collectivités territoriales de CI…La loi n’a pas changé, les textes n’ont pas changé, il n’y pas de raison qu’en 2024 les fonctionnaires soient bénéficiaires et nous non…Les mesures sociales sont prévues dans nos budgets. L’argent est déjà là…Nous demandons à l’Etat de CI de prendre un arrêté, une circulaire pour payer les primes sociales et ça, c’est la principale revendication de la grève. Le Président de la République a pris cette décision pour lutter contre la vie chère, contre les difficultés que vivent les Ivoiriens. Mais il n’y a pas deux types d’ivoiriens, il n’y a pas deux types de travailleurs. Ceux qui sont à la fonction publique, ceux qui sont dans les collectivités ont les mêmes difficultés, vivent sur même le sol ivoirien et ont les mêmes difficultés », a martelé Alassane Tera, qui poursuit: « La 2e revendication, nous sommes allés à la grève, parce que les indemnités de départ à la retraite étaient retirées des budgets…Pourtant depuis nous avons démontré que depuis 1980 date de la promulgation en CI, cette prime de départ à la retraite a bel et bien une base légale. Cette indemnité a été réintroduite dans le budget et ça, grâce à une circulaire du Ministre Vagondo…La circulaire du ministre est claire. La circulaire du Ministre dit: « Payez les retraites selon le mode de gestion antérieure en attendant qu’on s’asseye pour trouver un mode de paiement consensuel. Dans certaines communes, cette prime n’est pas payée en conformité avec l’esprit et la lettre de la circulaire du Ministre. Et ça nous disons non, c’est un hold-up up intellectuel. Nous ne sommes pas d’accord, parce que nous estimons qu’on doit respecter la signature du Ministre. Nous souhaiterons que toutes les communes en 2024 appliquent le mode de gestion antérieur ».
Le porte voix du collectif ajoute: « La 3e revendication, c’est l’indemnité de transport revalorisé de 5000 frs. Nous avons un arrêté qui est clair, un arrêté signé par le Ministre qui dit qu’Abidjan, la prime doit être revalorisée de 5000 Frs et de 3000 Frs à l’intérieur du pays. Et c’est en vigueur depuis 2019 et ce n’est pas appliqué dans les collectivités. Nous demandons l’application stricte et en rappel de cette mesure. La 4e revendication, c’est la signature effective des arrêtés d’application du décret 2015-101 du 18 février 2015, portant organisation de la police Municipale. Là depuis 2025 un décret a été pris et malheureusement, ce n’est pas appliqué jusqu’aujourd’hui. La 5e revendication, nous l’avons mise en termes de rappel au gouvernement pour dire que cette question peut résoudre définitivement le problème de statut des agents des collectivités de CI. C’est une revendication qui est vieille, mais qui est récente qui est actuelle et urgente, c’est la mise en place effective de la fonction publique territoriale. La 6e revendication, est une revendication qui remonte à la crise en CI. Depuis 2002, les collectivités au niveau de la zone qu’on appelait CNO, ont fait pratiquement près de 6 ans sans salaire. Et nous avons posé le problème à plusieurs reprises et aujourd’hui, nous réaffirmons cette revendication pour dire qu’il faut payer les arriérés de salaire des agents des collectivités des zones Ex-CNO. Et la 7e revendication, c’est l’application du décret n°2020/986 du 21 Décembre 2020 portant revalorisation du SMIG en Côte d’Ivoire », a t-il notifié.
Le SG du SYNAPECO-CI, Alassane Tera lance cet appel pressant à son Ministre de tutelle: « Vous constatez avec nous que nos revendications ne sont pas des revendications utopiques. Nous disons pour dire que nous sommes ouverts à la discussion. Nous demandons au Ministre Vagondo de nous recevoir pour que de vive voix on lui explique les préoccupations. Parce que nous estimons que cette grève peut être évitée. Evitée, parce que les conditions de sa réalisation sont tellement simples. Les 26000 membres vivent dans une précarité qui ne dit pas son nom. Le privé a eu sa part d’augmentation, les fonctionnaires et agents de l’Etat ont eu leur part d’augmentation reste les parents pauvres des travailleurs de CI, que sont les collectivités territoriales. Ceux-là mêmes qui sont à la base du développement, qui sont au contact des populations, qui contribuent au renflouement des caisses de l’Etat de CI, nous estimons que c’est une injustice qu’on doit vite réparer. Et nous demandons le Ministre de nous recevoir pour résoudre la question des primes, des retraites et celle du transport » a t-il conclu.
Par Enzo
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